Bruno
Passage des Tobago Cays à Union – 19 février – 7,5 miles
Petite traversé sous la pluie avec à peine 10 nœuds de vent du Nord ! Des conditions météo encore jamais observées en trois mois. C’est un front froid qui a frappé le Sud des États-Unis pour ensuite balayer toutes les îles depuis Cuba (n’est-ce pas Marie ?) jusqu’au Venezuela. Une forte houle du Nord a suivi rendant très rouleuse plusieurs des baies habituellement bien protégées sous le vent des îles.
L’arrivée au mouillage très encombré de Clifton Bay (Union) s’es avéré plus compliqué que prévu alors que le vent rendu au WNW grimpe d’un cran et que les boatboys nous harcellent pour nous vendre un de leurs corps-morts mal entretenus à gros prix. Pour les moins initiés, il ne s’agit pas ici d’un cadavre mais bien d’un bloc de béton immergé (ou autre poids lourd) sur lequel on a attaché une aussière (ou autre cordage atrophié) et une bouée qui flotte à la surface de l’eau et qui sert d’amarrage aux bateaux. Or, dans des conditions de grand vent, j’ai infiniment plus confiance en ma propre chaîne et ancre. Surtout lorsqu’on voit ce qui flotte à la surface – généralement deux ou trois vieilles bouteilles d’eau en plastique – on imagine assez bien l’état de la corde avec laquelle on devra attacher le bateau et la mauvaise nuit qui pourrait s’en suivre… Pour ceux qui ne connaissent pas cette histoire, j’ai déjà perdu Lucky Lady une fois l’an passé à Anguilla sur un corps-mort alors que je n’étais pas à bord. Je peux vous dire que je n’ai jamais trouvé les 4 chevaux-vapeur du moteur de l’annexe aussi inadéquats.
C’est parfois difficile de bien figurer l’évitage que fera le bateau sur une chaîne de 100 pieds quand on sait que les vents dominants de l’Alizé (Est) devraient tôt ou tard réapparaître. Nous avons bien dû nous y reprendre à 4 reprises. Mais cette fois c’était pour une bonne raison car, comme prévu, une fois la nuit tombée alors que étions au resto sur le point d’être servis, le vent continu de forcir et tourne de 100° dans le sens des aiguilles. Et bien les quelques 40 bateaux au mouillage dans la baie ont suivi le même 100° de rotation. Plusieurs ont dû quitter leur mouillage pour ne pas frapper un autre bateau… mais pas nous ! (Noter ici la fierté du capitaine.) La nuit de sommeil a tout de même été entrecoupée par des coups de vent et des grains très forts.
Les enfants ont beaucoup sympathisé avec les enfants des docks de Clifton. En jouant autour du bassin à requins dormeurs, Julien s’est fait un ami qui aurait bien aimé faire parti de notre famille pour les prochain 18 ans.
Une autre sympathique tortue qui avait élu domicile avec ses copines dans un resto-bar sur terre battue de Clifton. Elle aussi nous aurions bien aimé l’adopter.
Happyland c’est le resto-bar d’un rasta qui est venu à bout, pierre par pierre, ou devrais-je dire coquillage par coquillage, à s’installer directement sur la barrière de corail juste en face de Clifton. On raconte qu’il a même réussi à obtenir les permis de construction et d’opération de son petit îlet qui est maintenant très prisé par les visiteurs. Pour y avoir une place, il faut maintenant réserver à l’avance, en utilisant la VHF bien entendu.
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