dimanche 25 février 2007

Grenade : L’île aux épices

Nathalie

Située à la pointe la plus au sud des îles au vent, la Grenade est vraiment un régal pour les sens, autant pour les yeux que pour l’odorat. Il y a plus d'épices ici au mètre carré que n'importe où sur la planète. De plus, les habitants sont d’une incroyable gentillesse, et nous leur donnons «la palme d’or » des gens les plus accueillants depuis le début de notre voyage.

Étant en escale pour 4 jours, nous décidons de visiter l’intérieur du pays. Depuis la baie de St-George, nous profitons de la proximité de la ville pour s’y rendre à pied. Visite du marché et surtout de celui aux épices où nous faisons des provisions de safran, cari, vanille, cacao, noix muscade, gingembre etc…en se promettant d’essayer de nouvelles recettes. L’ambiance du marché est très différente de celui de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe où l’on nous a traité de tous les noms et agressés car on voulait «regarder» avant d’acheter! Les gens nous invitent à venir les voir, répondent à nos questions et nos donnent des recettes.

Visite du carénage, des églises qui n’ont pas encore retrouvées leurs toits depuis le passage de l’ouragan Ivan en 2004 qui a fait beaucoup de dommage.













Avec sa végétation luxuriante, ses plantations à perte de vue et ses nombreuses chutes, Grenade nous rappelle les paysages de la Dominique.

Visite d’une plantation de cacao.
L’arbre, le cacaoyer.


La graine d’où l’on extrait la matière grasse et la poudre de cacao

Les graines sont séchées au soleil.

La Grenade est le 2e pays après l’Indonésie pour la production et l’exportation de noix muscade, nous visitons à Gouyave une usine où l’on nous explique toutes les étapes de la cueillette au supermarché de St-Lambert!

Le fruit d’où l’on extrait la noix.

Des millions et des millions de noix sont cueillies à la main et amenées ici pour se faire sécher.

Elles sont remuées 2 fois par jour.


Elles sont ensuite cassées dans une centrifugeuse pour craquer l’écorce sans casser la noix!


À la main, une par une, et oui vous avez bien lu, les ouvrières enlèvent l’écorce et retirent les noix de l’écale et trient celles qui sont cassées.

Elles sont ensuite triées dans ce grillage où les plus grosses sont mis à part car elles coûtent plus cher.


Petit truc : pour savoir si votre noix muscade est assez bonne pour la cuisine, mettez la dans l’eau, si elle flotte, elle n’a pas assez de densité donc moins d’huile, donc moins bonne qualité. Celles-là sont utilisées pour les cosmétiques (rouges à lèvre) et les produits pharmaceutiques.

Si par contre la noix va au fond, elle est d’une excellent qualité et parfaite à râper sur vos mets!

Les noix prêtes pour l’exportation.

Dîner typique à Grenville, 2e plus grosse ville de la Grenade.

Petite baignade à Anegada Falls.



Dernière baignade au bord de la mer, à la plage de Grande Anse pour grand-papa qui reprend déjà l’avion demain.


C’est aussi l’étape qui marque déjà la première moitié de notre voyage après avoir atteint le point le plus au Sud de notre route (Bouhouhouhouhou!).
Bilan de 3 mois de vie à bord dans le prochain blog…

vendredi 23 février 2007

Le moment tant attendu.

Bruno

Passage de Carriacou à St-Georges en Grenade – 22 février – 35 miles

C’est aujourd’hui que j’aborde un sujet quasiment tabou que nous avons volontairement gardé sous silence depuis maintenant bientôt 3 longs mois. Après 697 miles nautiques à attendre le moment propice, c’est en ce 22e jours du mois de février que la honte grandissante qui pesait lourdement sur notre équipage est enfin lavée. Après avoir perdu presque toute crédibilité auprès de Nathalie et les enfants, il s’en est fallu de peu pour que mon propre père me renie définitivement de la lignée…

Tout a commencé un soir de septembre 2006, alors que Nathalie rapporte à la maison un petit sac avec un moulinet de pêche et un leurre qu’un collègue de travail (Alain) lui a prêté pour que je vois bien le genre d’équipement qui fonctionne dans le sud.

Ni un ni deux, j’investi quelques 250$ dans un moulinet et 150 mètres de fil à toute épreuve que je place sur le bateau avant son départ pour le sud. En arrivant à Antigua, il me faut maintenant une ligne et des leurres : 150$. Après quelques jours de pêche infructueuse, on m’explique que même si j’avais attrapé quelque chose, jamais je n’aurais pu le sortir de l’eau sans un gaffe bien affûtée. Bingo, j’achète une gaffe : 30$. Cette fois, nous sommes vraiment «full equipped».

Nous essayons en alternance tous les leurres achetés et toutes les techniques recueillies à gauche et à droite : rouge, blanc, bleu, avec plumes, avec des yeux, avec tête siffleuse, avec plombs, sans plomb, à petite et à grande vitesse, avec 25, 50, 75, 100 mètres de ligne. Rien. Même pas une touche. Toujours RIEN. À chaque fois que nous sortons en mer, c'est-à-dire à presque tous les jours, la ligne est à l’eau et l’espoir revient. Mais rien ne se passe. À chaque occasion, je pose des questions, j’achète des nouveaux leurres et on essai de nouveau. Mais rien.

Aujourd'hui, alors que la ligne est en attente à quelques mètre derrière le bateau, je remarque qu'elle semble tendue. Je ramène nonchalamment pensant que j'ai encore attrapé un sac de plastique. Mais ô victoire, il y a enfin un barracuda de 70 cm qui a daigné mordre à notre ligne.

La bonne chose c'est que si jamais je veux me recycler dans autre chose que la pub, je peux maintenant ouvrir un magasin de pêche, j'ai déjà l'inventaire en stock.

Départ au petit matin, sous le regard agard de quelques pélicans encore à moitié endormis.






Rassurez-vous, la bouteille de vodka ce n'est pas pour fêter la victoire, mais plutôt pour achever la bête en douceur. Une petite rasade dans les branchies et le poisson passe ses dernières minutes de vie en voyant les étoiles d'un peu plus près. Ça évite aussi de se battre à grand coup de rame avec la pauvre bête délirante.

Bon allez. Je vous donne le scoop tout de suite. Nous avons aussi pêché un petit thon le 1er mars lors de notre retour vers Ste-Lucie. Disons que ça a fait une super entrée !

jeudi 22 février 2007

Carriacou : île de passage

Bruno

Passage de Union à Carriacou – 20 février – 15 miles

Sortie officielle de St-Vincent aux douanes de l’aéroport d’Union. Petite navigation au portant. Entrée officielle dans Grenade par les douanes de Hillsborough à Carriacou. Deux nuits paisibles à l’ancre dans la baie très bien protégée de Tyrell Bay.

Carriacou est une halte pratique pour «checker-in» en Grenada et pour prendre une pause avant d’entreprendre la traversée du passage jusqu’à St-Georges qui fait environ 35 miles. Mais c’est presque tout ce qu’on peut dire d’elle. Nos très brèves visites de Hillsborough et Harvey Vale nous ont permis de découvrir une île très tranquille mais sans grand charme. Comme si on avait tout gardé pour l’île de Grenade et peu pour Carriacou. Même les cocotiers y sont presque absents. À la place, ce sont les dangereux manceliniers (nous y reviendrons) qui bordent la plage de Tyrell Bay. J’ai même dit à mon père : – coudonc, avec les montagnes pis les falaises sans cocotiers, on se crérait quasiment su à Côte Nord bâzouël !





Nous avons rencontré très peu d’habitants de l’île tellement la ville était déserte, le seul qui ait accepté de jouer un peu avec les enfants, c’est ce petit crabe de sable.